L’artiste en compagnie
Le Volvox arboricole
(Chlorophyceae volvocales)
œuvre poétique et éphémère de Max Sauze
Parc Jourdan, Aix-en-Provence (juillet 1999 - mars 2000)




L'œuvre devait être légère, sans danger, biodégradable, démontable
jetable, recyclable, économique et conviviale




Mon engagement artistique depuis le début de ma carrière en 1960 à Alger se construit dans une démarche qui s’inspire du monde végétal. L’organisation spatiale de type sculpture par des cellules basiques plus ou moins identiques donne naissance à des formes par multiplication.
L’alléatoire et le contrôlé.
J’ai nommé ces formes des lichens.
Il s’agissait cette fois-ci
de construire une algue de jardin.






Le VOLVOX est une algue microscopique de la famille des chlamydomonas. Il appartient à la classe des protophytes, la forme d’organisation la plus simple que l’on puisse rencontrer.
À ce niveau d’organisation, la distinction entre le règne végétal et le règne animal n’est pas aussi tranchée que chez les organismes supérieurs. Le déplacement de ces algues est assuré par deux flagelles de longueur égale qui rappellent quelque peu notre spermatozoïde humain.
Le Volvox figure parmi les plus évoluées des quelques trois cents espèces et vit en colonies que l’on appelle cénobes. En règle générale, les cénobes ne dépassent pas soixante-quatre cellules. Le volvox peut en réunir de deux à seize mille. Les cellules reproductrices du volvox de deux mille cellules sont au nombre de seize. Ce sont les gonidies, dépourvues de flagelles.




Ce "Volvox arboricole" a été réalisé à partir de petites baguettes de rotin de 20 cm de longueur assemblées bout à bout grâce à du ruban adhésif afin de construire une flagelle articulée.
L’œuvre devait être légère et facilement déplaçable, sans danger, biodégradable, démontable, jetable, recyclable, économique et conviviale.




L'événement

L’événement se déroula au parc Jourdan
d’AIX-en-PROVENCE.
La première rencontre eut lieu
le dimanche 13 juin 1999 à 9h30.
Il y avait 16 personnes.
Après un temps d’initiation relativement court à la technique d’assemblage, le “VOLVOX ARBORICOLE” prit rapidement du volume et de l’ampleur.

J’avais installé dans les arbres des cordes de nylon passant par des poulies et nous pouvions le monter et le descendre à notre guise. Très vite il fut convenu d’installer d’autres systèmes identiques pour faciliter la progression du volvox et multiplier les rencontres suivant les disponibilités de chacun :les dimanches, mardis et mercredis, cela jusqu’au 18 juillet.
Cinq semaines, soit 12 séances, durant lesquelles un public divers travailla :

les habitués, les amis occasionnels, les amis de passage,les inconditionnels, les curieux, ceux en quête d’expérience, les amis d’amis, les conjoints, les enfants, les visiteurs du parc, les flâneurs, les retraités, les étudiants, les festivaliers, les vacanciers…

En tout 60 personnes différentes ont contribué à sa construction.
Celle-ci a nécessité 432 heures, 6500 baguettes de rotin, 2 km de papier collant de 6 millimètres de large et 100 mètres de ficelle en nylon.

Dès les premiers jours des prédateurs nocturnes sabotèrent notre travail de la journée…
Les réparations nous prenaient du temps
et je préférais reconstruire ailleurs que dans la zone primitive.
Dans la nuit du vendredi 16 au samedi 17 juillet les noctambules eurent raison de l’œuvre et l’éparpillèrent un peu partout dans le parc.
Le ramassage des résidus nous prit une heure.
Nous l’avons alors installé très haut, dans la fourche d’un arbre, plus loin.
Il ressemblait à un énorme cocon.
Là, il resta 6 jours.

Ensuite, je le ramenai dans mon jardin, l’installai dans les pins où il passa l’hiver.

Je l’ai brûlé au printemps.


Max Sauze, 2000





En tout 60 personnes différentes ont contribué à sa construction



Ce "Volvox arboricole" a été réalisé à partir de petites baguettes de rotin de
20 cm de longueur assemblées bout à bout grâce à du ruban adhésif afin de construire une flagelle articulée


nous pouvions le monter dans les arbres et le descendre à notre guise



6500 baguettes de rotin



Il ressembla alors à un énorme cocon

Photos : Max Sauze et Anne Le Berre-Sauze