Arbres réparés, arbres colorés

création in situ de Max Sauze
dans son Jardin d'artiste près d'Aix-en-Provence, 1992




Le vieux poirier
le petit prunier
les 3 thuyas noirs
le junipérus
les thuyas rouges
le cyprès bleu de Sébastien
le cèdre de Pascale
l’olivier de bohême
le cerisier à pièces
le cerisier à fleurs
le brodulier
les restes de l’écureuil
le prunier de la bascine
les petits thuyas du Yucca

Chaque fois qu’un arbre meurt je lui invente
une nouvelle couleur et
de nouveaux feuillages.


Mes arbres sont pudiques,
Mes pierres sont timides.
Elles se cachent, s’enfoncent et disparaissent.

Mes arbres sont incroyables,
ils ont des états d’âme.
Je les rassure,
je leur parle,
ils vont mieux.
Je les arrose.
la nuit, ils poussent pour me plaire.
J’arrose aussi les pierres
mais, comme elle sont timides, elles s’enfoncent encore plus…



Mes arbres sont étonnants,
ils me traduisent les messages du vent.
J’écoute,
j’entends…
Mes pierres, rouges de honte,
se camouflent.
Je les rassure,
je leur parle,
elles vont mieux, se stabilisent un temps,
puis, à nouveau, muettes, disparaissent.

Mes arbres sont conciliants,
ils se prêtent à mes jeux.
Je les répare,
les rafistole,
ils ont besoin qu'on s'occupe d'eux.
Mes pierres font des progrès,
parfois refont surface…

C’est bon signe,
le printemps n’est pas loin !


Max Sauze, 1992















Dessin et textes : Max Sauze
Photos : Chantal Sèbe et Anne Le Berre-Sauze